L'Hôte-AnTique c'est l'histoire ...
... d'une passion : l'élevage, les brebis, la production de fromage. ... de valeurs : le respect des animaux et des hommes. ... d'une famille : Antoine, Cécile, Joannès et Macéo. /!\ Son sans trucage ! Immersion totale dans une salle de traite et son ambiance sonore ! Merci à Antoine et Cécile pour leur accueil ! Merci à FX pour les vidéos à cheval !
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Camille raconte... Ce matin, au moment d'assaisonner la salade pour le picnic du midi, impossible ! L'huile s'est solidifiée dans la bouteille. Bonnets vissés sur les oreilles, nous partons dans un grand éclat de rire. Après la neige de la veille et la danse nocturne autour du réchaud pour se réchauffer, nous sommes prêtes pour cette nouvelle journée emmitouflées sous plusieurs couches de vêtements. Saro dans une main, Mousky bâté de l'autre, à pied, je marche en tête. Nous arrivons à un ruisseau. Un pont permet au piéton de traverser, il est étroit et il faut monter quatre marches pour le prendre, ce sera à gué pour nous. Le premier ! Il n'est pas très impressionnant, mais impossible de passer sans se mouiller les pieds, Je décide de remonter en selle. En un instant, j’oublie toutes les bonnes pratiques de randonnées. Coincée entre le bât et la selle, sans montoir, j’essaye de monter. Oui “j’essaye”, les randonneurs en train de traverser sur le pont ont dû se demander quel était ce drôle de singe suspendu à la selle... Une fois en selle, ce n'est pas fini. Saro rechigne à mettre les pieds dans l'eau. Mousky prend les devant et quittant sa place de cheval de bât entre dans l'eau. Les doigts accrochés à la longe de Mousky, je motive Saro à rentrer dans le ruisseau et à rattraper le preneur d'initiatives. La course poursuite se termine finalement autour d'une touffe d'herbe de l'autre côté. Alexandrine nous rejoint hilare. Aujourd'hui l'heure est grave. Nous n'avons plus de pain. Base de notre alimentation, cette denrée est précieuse. Nous nous mettons en quête d'un quignon à se mettre sous la dent. Mais les épiceries des quelques villages que nous traversons sont fermées. Nous avons fait une erreur fatale. Nous sommes lundi. Et le lundi, tous les commerces sont fermés. Une lueur d'espoir éclaire nos yeux, un panneau indique une épicerie ouverte le lundi. Nous hâtons le pas. Déception, il est 14h15 et le magasin est fermé entre 12h et 16h. Nous repartons bredouille. Antoine et Cécile, on nous en parle presque depuis qu'on est parti. « Les meilleurs yaourts de brebis du monde ! » Alors nous avons plus que hâte de les rencontrer. Ils habitent au hameau de Tersas, mais nous n'avons pas plus d'information. Heureusement, en arrivant nous croisons des voisins qui nous indiquent la direction à prendre pour trouver la bergerie. Antoine vient à notre rencontre, les voisins l'ont prévenu de notre arrivée. Tout sourire, il nous indique un enclos à brebis pour les chevaux, et un espace à côté des jeux des enfants pour notre tente. Parfait, nous étudions la position stratégique où décharger les chevaux pour avoir le minimum de transport et commençons à débâter. Alexandrine panique, son manteau de pluie n'est plus sur la selle. Sans ce précieux manteau, la rigueur du climat risque d'être beaucoup moins supportable. Elle part. Elle marche. Tout le chemin qu'on a fait. 500m. 1 km. Le manteau ! Juste là où nous étions descendu. Soulagement, la pluie peut continuer de tomber. Antoine est né dans une famille de musicien. Passionné par l'élevage, il suit des études agricoles. Puis il se forme en travaillant dans plusieurs exploitations, pour la plupart en bio et de brebis. Cette expérience acquise il souhaite s'installer à son compte avec sa compagne Cécile. Mais dans sa situation, ni fils d'agriculteur, ni de la région, il est très compliqué d'accéder à la terre. C'est à Tersas qu'il rencontre sa bonne étoile : une dame qui fait confiance aux jeunes qui veulent se lancer. Des parcelles, quelques brebis, une maison dans le hameau, une fromagerie à la cave et l'aventure peut commencer ! Le projet se construit ensuite avec le temps. A côté de l'étable, la ferme accueille maintenant une fromagerie toute neuve. Et en contre-bas, Antoine s'investit sur un nouveau chantier : leur future maison. Cécile a pendant un temps travaillé avec Antoine à la ferme. Aujourd'hui elle a troqué le bâton de bergère pour le tablier de cuisinière. Elle travaille à l'Effet Local, restaurant qu'elle a ouvert avec deux associées, où elles cuisinent les produits du terroir et prépare la cantine pour l'école du village. Pour l'aider, Antoine emploie donc deux salariés : Aline à la fromagerie et Laurent à la traite et à la livraison des fromages. Cécile vient nous saluer avec Macéo, le plus jeune de leurs deux garçons. Celui-ci intrigué par notre voyage, nous demande si on fait le tour de monde. Presque ! Le tour du Massif Central. Mais un jour peut-être… Toute la famille part à l'audition de musique de Joannès, le plus grand. Mais avant de nous laisser, ils nous ont bien gâtées. Du fromage, du pâté et des œufs, nous n'allons pas mourir de faim ! Ce soir œufs brouillés et fromage à la cuillère. Ah… ce morceau de pain se fait encore plus remarquer par son absence ! Mais cela n'enlève rien au goût délicieux du fromage. Et nous ferons bientôt honneur au pâté. Il est 6h30. L'heure de la traite. Nous avons l'habitude maintenant de ces réveils matinaux et rejoignons Antoine à la bergerie. Les brebis, douze par douze, se précipitent pour manger le grain qui les attend. Attentif, Antoine positionne les gobelets trayeurs en vérifiant la bonne santé de ses animaux. C'est par passion qu'Antoine à choisi d'élever des brebis. Pendant plus d'une heure, nous discutons brebis, bio, rythme de vie avec en fond sonore le cliquetis de l'appareil de traite. A la fin de la traite, Aline, l’une des deux employés, a rejoint Antoine et nous les accompagnons reconduire les brebis à la pâture. Petit moment de douceur au son des cloches. Nous regardons le troupeau s'éloigner au loin. Aline nous emmène maintenant à la fromagerie. Nous enfilons charlottes et surchaussures, et entrons dans la chaleur de la fromagerie. Aline nous montre comment tourner les fromages. Nous essayons. Ce n'est pas évident. Mais une fois le coup de main pris, on y prend goût ! À la ferme, les vacances sont rares et les journées sont longues. C'est un métier passion pour Antoine, mais il tient à se libérer du temps pour sa famille. La monotraite lui apporte de la flexibilité et le choix d'acheter le foin et les céréales limite sa charge de travail. Enfin il se libère certains week end en se relayant avec ses deux employés pour assurer la traite.
Finalement la vie à la ferme est un choix de vie pour Antoine et Cécile. Un choix aussi pour élever leurs deux garçons. Un bol de lait de la traite du matin au petit déjeuner, quoi de mieux pour commencer la journée ? |
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Juin 2020
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